De La Grande Énigme
Quarante-cinq haïkus
on ressort sonné
Tomas Tranströmer
tisse en trois vers elliptiques
des cercles de sens
Ces bornes millaires
qui s’étaient mises en route.
Écoute la voix du ramier.
De sa forme courte
rythme et pureté du style
les mots sont leçon
La poésie pure
résonne étonne et prend forme
d’aboutissement
La mort se penche
sur moi, un problème d’échecs.
Et elle a la réponse.
L’auteur va et vient
entre rêves et vérités
Envers révélés
Tranströmer transporte
un suédois universel
L’être poétique
Scène sur le quai.
Quel calme étonnant —
la voix intérieure.
Poète au profond
il suture l’iréel
conscient et modeste
car ouvrir l’énigme
c’est d’abord ouvrir les yeux
Sur un autre rêve —
J’étais là moi aussi —
et sur un mur blanchi à la chaux
se rassemblent les mouches.
Tomas Tranströmer
La Grande Énigme
Bilingue français/suédois traduit par Jacques Outin
préface de Petr Král
paru aux éditions Le Castor Astral
juillet 2006 – 120 pages
SL